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Photo du rédacteurLucile Carré

Zoothérapeute : un métier à creuser

Dernière mise à jour : 20 juil. 2020

Face aux nombreuses questions que l'on peut me poser sur l'intérêt de cette prise en charge, j'ai décidé de faire ce papier, afin d'avoir toutes les informations nécessaires, pour répondre.


En Picardie, nous avons la chance d'avoir une zoothérapeute qui n'a que des retours positifs.



Mais pour commencer, qu'est-ce que la zoothérapie ?


Tout part des années 50, avec Boris Levinson, psychologue pour enfants et professeur en psychiatrie, qui publie pour la première fois des écrits consacrés entièrement aux effets bénéfiques que pouvaient avoir les animaux sur l’homme et fut considéré comme le père de la zoothérapie.

Il a constaté que les animaux fonctionnent comme des objets transitionnels avec lesquels les patients peuvent se lier : l’animal (objet transitionnel) vient rassurer le patient, le réconforter, le défendre contre l’angoisse. Si l’homme se sent en sécurité et en confort au sein de la relation avec l’animal alors nous pouvons parler de l’existence d’un lien d’attachement entre l’homme et l’animal.

L’animal n’est en aucun cas un thérapeute mais un merveilleux médiateur car il joue un rôle de catalyseur social : il facilite les interactions entre les individus.

Vous pourrez en apprendre plus sur le sujet avec ce livre de François BEIGER, qui a amené la zoothérapie du Canada en France :




Les études ne manquent pas d'éloges sur les bénéfices d'une telle prise en charge, que soit pour les problèmes de santé physiques ou mentales.



Mais comment devient-on zoothérapeute ?


Le métier n'est malheureusement pas encadré en France : il ne dispose pas de fiche métier sur le site de l'ONISEP ni de code ROME propre. Ce métier est pratiqué sous le code ROME K1205, car le professionnel mène "des actions d'information, de prévention ou de médiation auprès d'un public généralement en difficulté".

De nombreux instituts proposent des formations de zoothérapeute ou de comportementaliste-médiateur. Malheureusement les deux instituts, qui avaient une reconnaissance au Répertoire National des Certifications Professionnelles, n'ont pas eu le renouvellement de cet accord et apparaissent en "inactive" sur le site (recherche à faire en haute à droite, sur "en 1 clic").



Il ne s'agit donc que de formations qualifiantes. Il est alors conseillé aux futurs professionnels de se former en fonction de ses objectifs, de ses qualifications et de ses possibilités.


En parallèle, le certificat équicien, professionnel de la médiation équine, et le certificat chargé de projet en médiation par l'animal figurent sur le RNCP.





Les centres de formation les plus connus sont AGATEA, 4pattes tendresse et CLEMA. Cela diverge en fonction des régions. Il existe également des Diplômes Universitaires, l'un à PARIS 5 et l'autre à Clermont Ferrand.


Cependant, l'ACACED et un certificat de capacité doivent être obtenus par le professionnel, dans la mesure où il présente ses animaux au public. Un certification de formation peut alors être demandé pour obtenir le certificat de capacité. Il sera donc plus apprécié si le zoothérapeute dispose d'un certificat de capacité et du brevet professionnel d'éducateur canin, qui lui est reconnu. Le certificat de capacité se demande auprès des DDPP locales, une fois l'ACACED obtenue.



Les syndicats et associations


Face à ce vide législatif, le Syndicat Français des Zoothérapeutes est né, pour créer un réseau de professionnels tout en respectant le bien-être des animaux et des usagers, au travers d'un code d'étique. Vous pourrez trouver d'ailleurs un annuaire, répertoriant les professionnels adhérents à leur charte, et un annuaire des centres d'accueil en zoothérapie. Il y a également l'Institut National de Zoothérapie, dirigé par François BEIGER, dont les formations sont recommandées par le SFZ.


Ludivine BONNET, zoothérapeute en région parisienne, m'apprend l’existence de la Fédération Française des Professionnels de le Relation d'Aide par la Médiation Animale, jeune association, ouverte car le SFZ n'est ouvert qu'à ceux formés par l'INZ.



Cette fédération veut mettre en place différentes choses :

-une législation pour encadrer le métier.

-un code de déontologie.

-montrer qu'ils sont aptes à travailler avec les animaux qu'ils présentent au public, "car nous travaillons avec le vivant et cela est important" m'explique Ludivine BONNET.

-des partenariats pour faciliter la pratique des professionnels, "comme avec les assureurs, pour la RC Pro".

-donner un statut plus précis aux animaux dans le Code Civil.



Choisir son zoothérapeute


Pour trouver un zoothérapeute, il vous faudra passer par le bouche à oreille. Sinon il faudra faire des recherches. Il existe des annuaires, comme cité plus haut celui de la SFZ. Celui de la FFPRAMA sera publié en même temps que leur site. "Différents justificatifs sont demandés aux professionnels, pour paraître sur cet annuaire, comme la formation" me dit Ludivine, sans préciser quels documents seront demandés.


Elle vous conseille de vérifier ces points :

-formation en zoothérapie acquise avec un minimum de 70 heures.

-détention de l'ACACED, cité plus haut, qui garantit un minimum que le professionnel connait les animaux avec lesquels il travaille.

-l'assurance responsabilité civile qui couvre la pratique professionnelle.

-l'attestation de suivi vétérinaire et de bonne santé des animaux, qui est obligatoire une fois par an, "mais certains zoothérapeutes le font éditer plus souvent, car on se rend compte de cette nécessité, car on travaille auprès d'un public fragilisé. Il faut alors que nos animaux soient le plus sain possible", précise Ludivine.

-établissement d'une convention, pour obtenir l'accord du client sur ce qui lui est proposé par le zoothérapeute, qui indique le parcours de la prise en charge, le tarif et les clauses de paiement.



Les séances de zoothérapie


Il peut y avoir des séances d'animation ou des séances programme qui ont des visées d'apprentissage. Les deux peuvent avoir lieu en individuel ou en collectif.


Les séances d'animation peuvent être très ponctuelles, avec des objectifs plus légers. Cela peut correspondre à des séances de parentalité, pour permettre à un parent de passer du temps agréable, en zoothérapie, avec son enfant, qui est sorti de son institut pour le week-end.


Les séances programme ont des objectifs bien précis qui nécessitent de la fréquence d'une fois par semaine à une fois tous les quinze jours, sur une durée qui va de une heure à une heure et trente minutes. Les objectifs fréquents, dans ces séances, sont la communication ou la coordination oculo-manuelle. Ils peuvent aussi être amenés à travailler l'estime de soi ou le lâcher prise.


Les objectifs de leur séance peuvent être donnés par la famille ou par des professionnels qui suivent la personne, comme l'orthophoniste, l'éducatrice ou la psychologue. Des bilans sont établis en fin de parcours. C'est à ce moment que la décision est prise de renouveler la prise en charge ou pas.


Le tarif varie en fonction des régions et des animaux amenés en séance, car ces derniers amènent des charges différentes. En France, pour les particuliers, cela peut aller de 35€ à 60€ de l'heure, pour une personne.



Et les animaux ?


Comme le cite le SFZ, il est important de respecter les droits des animaux, même durant la pratique d'une activité professionnelle, ainsi que leur bien être, ainsi que le Code Civil, avec l'évolution du statut de l'animal qui a évolué. Comme le rappel l'arrêté du 3 avril 2014 du Code Rural, différentes pratiques sont à respecter :

- l’exercice des activités d’éducation, de dressage ou de présentation au public dans des conditions et avec méthodes ou accessoires pouvant occasionner des blessures, des souffrances, du stress ou de la peur est interdit. Il doit être tenu compte de l’âge, de la volonté à agir, du sexe, et du niveau et des capacités d’apprentissage des animaux. 

-la tranquillité et le repos des animaux doivent être respectés.

-seuls les animaux aptes au dressage et à la présentation au public peuvent être utilisés. Les animaux trop jeunes, âgés, malades  ou blessés ou dont l’état physiologique est déficient ne peuvent être utilisés. Les animaux dont le comportement est agressif ou craintif ne peuvent être présentés au public.

-toutes les précautions sont prises pour préserver la sécurité du public, du personnel et des animaux.


Pour les activités itinérantes, le transport des animaux doit être effectué dans le respect des prescriptions du règlement (CE) n°1/2005 du Conseil du 22 décembre 2004 relatif à la protection des animaux pendant le transport et les opérations annexes. Les animaux ne peuvent en aucun cas séjourner dans les véhicules de transport, sauf s’ils sont conformes aux prescriptions du présent arrêté et ses annexes, avec les adaptations rendues nécessaires du fait du caractère mobile des installations . Si tel n’est pas le cas, les animaux doivent être hébergés dans des lieux et installations de transit dûment déclarés et répondant aux prescriptions du présent arrêté et ses annexes. Toutes les précautions sont prises pour préserver la sécurité du public, du personnel et des animaux.

En dehors, des périodes itinérantes, les animaux sont placés dans des installations fixes dûment déclarées et répondant aux prescriptions du présent arrêté et ses annexes. Le devenir et l’entretien des animaux inaptes doivent être assurés.


Les zoothérapeutes doivent donc déplacer leurs animaux dans un rayon de 65 km. Au delà, ils doivent être en mesure d'avoir un lieu de repos dans leur véhicule et être détenteur du CAPTAV, qui est un certificat, qui prouve qu'ils sont en capacité de transporter des animaux vivants, dans de bonnes conditions, au delà des 65 km. 


CANIDEA est une confédération qui regroupe toutes les formations des chiens d'assistance, que ce soit les chiens thérapeutes, les chiens guides d'aveugle, les chiens détecteurs de crise d'épilepsie et autres. Cette confédération a intégré dans leur conseil d'administration deux structures : AGATEA et Lien Canin. De cette intégration, est ressorti le besoin de certification pour les chiens de médiation, comprenez les chiens de famille pris en séance de zoothérapie. Cela se fera entre septembre et début 2021. Dans un premier temps, cette certification n'aura aucune valeur, mais Ludivine BONNET pense que cela deviendra obligatoire.


Licorne et Phénix est une association, qui propose des échanges et des réflexions, avec des colloques à visée formative, pour les zoothérapeutes. L'adhésion à cette association oblige le thérapeute à suivre une bonne pratique envers son public, mais également envers ses animaux.



Bref, nous pouvons voir la prise en compte du bien être animal, y compris des animaux, chez les zoothérapeutes. Quant aux bénéfices de cette prise en charge, ils sont nombreux. Il importera de bien choisir le zoothérapeute, car ce métier n'est pas encadré. La fréquence des séances et la durée de la prise en charge seront à définir avec ce dernier, en fonction des objectifs visés. Le métier est en pleine extension, grâce à l'efficacité du travail des zoothérapeutes, mais surtout grâce à leur passion.


A savoir : le rappel des vaccins pour chiens peut se faire tous les deux ans ! Cela sera bientôt possible pour le chat...

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