Dans une étude publiée le 12 mars, les chercheurs ont examiné les dossiers cliniques de 569 enfants diagnostiqués d’un TSA entre 2003 et 2013. L’âge moyen au moment du diagnostic était de 2 ans et demi, et de 6 ans et demi à la fin du suivi. La grande majorité d’entre eux ont bénéficié de services d'intervention précoce, d'une combinaison de séances d'orthophonie et d'ergothérapie, d’un enseignement adapté et d'une analyse comportementale appliquée (principal traitement des TSA fondé sur des preuves).
À la fin du suivi, 38 enfants, soit 7% des participants, ne répondaient plus aux critères de diagnostic d’un TSA. Mais sur ces 38 enfants, 68% avaient encore des problèmes de langage ou d’apprentissage,49% des problèmes de comportement extériorisés (trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, etc.), 24% avaient des problèmes de comportement intériorisés (troubles de l’humeur, anxiété, troubles obsessionnels compulsifs, mutisme), et 5% avaient des problèmes de santé mentale (trouble psychotique).
Seuls 8% (soit 3 des 38 enfants) ont dépassé le diagnostic d’autisme sans avoir par ailleurs de difficultés de langage, d’apprentissage, de comportement, etc. L’étude précise en outre qu’aucun des 38 enfants n’a montré de handicap intellectuel.
“Nos résultats soulèvent la question suivante: que se passe-t-il pour ces enfants qui n'ont plus de diagnostic de TSA ?” s’interroge le Dr Shulman. “L'autisme a-t-il été initialement diagnostiqué avec excès ? Certains enfants sont-ils mieux en mesure de répondre à une intervention précoce ? L'intervention spécifique reçue par l'enfant contribue-t-elle au résultat ? Notre ressenti, c’est que certains enfants atteints de TSA répondent bien à l'intervention alors que d'autres ont des trajectoires développementales uniques qui mènent à une amélioration. Les enfants qui évoluent dans une direction positive présentent généralement les symptômes les plus légers au départ”, estime la scientifique.
Avec son équipe, cette dernière suggère de continuer à accompagner et surveiller les aptitudes et comportements des enfants dont le diagnostic d’autisme a été levé, afin de prendre en charge correctement les difficultés qu’ils peuvent connaître par la suite.
Source : https://www.sciencedaily.com/releases/2019/03/190312075923.htm