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Photo du rédacteurLucile Carré

La résolution anti-psychanalyse des députés LR

Dernière mise à jour : 19 juin 2020


Demain, une centaine de députés Les Républicains présenteront à l'Assemblée Nationale une proposition de résolution "invitant le Gouvernement à promouvoir une prise en charge de l'autisme basée sur les recommandations de la Haute Autorité de Santé".

Lien de cette proposition en cliquant ici.

Une avancée?

carré lucile intervenant aba députés LR

Ce texte commence par décrire la situation des autistes en France: recensement, prévalence, maltraitance et déscolarisation, qui justifient donc leur proposition d'agir "dans le sens des conclusions de la HAS".

Ainsi ce texte affirme l'inefficacité des thérapies psychanalytiques et les défauts de soins. Par conséquent, il veut "réallouer en totalité les financements des prises en charge n'étant pas explicitement recommandées aux approches validées scientifiquement et ayant fait preuve de leur efficacité".

Ne s'arrêtant pas là, et pour agir en amont, il invite à l'actualisation d'urgence du contenu "de toutes les formations des filières professionnelles et académiques intervenant auprès des personnes autistes afin de les mettre en conformité avec l’état de la science internationale".

Mais le passage qui fait crier de joie et celui-ci, car il résume assez bien tout ce qu'il manquait en France, en demandant " des mesures immédiates pour assurer que les droits des enfants autistes, en particulier leur droit à l’éducation inclusive, soient respectés, que les recommandations de la Haute Autorité de santé de 2012 soient juridiquement contraignantes pour les professionnels qui travaillent avec des enfants autistes, et que seuls les thérapies et les programmes éducatifs qui sont conformes aux recommandations de la Haute Autorité de santé soient autorisés et remboursés comme le Comité des droits de l’enfant de l’ONU le préconise".

Ce texte est donc effectivement une avancée.

Mais les frondeurs ont répondu, avant même que ce texte ne soit présenté demain.

Juste un rêve?

En effet, nous avons pu voir des articles dans la presse de gauche forcément, attaquer cette proposition, comme dans Libération (dont l'article est ici), qui donne la parole à une mère défendant la psychanalyse et mieux, qui attaque les pratiques recommandées: "C’est pour ça que les comportementalistes plaisent tant ! Parce qu’ils rognent les arêtes, ils étouffent les cris, camouflent la raison d’être de ces comportements… sans chercher à en comprendre la source… car au fond, soyons honnêtes, qui ça intéresse?"

Phrase qui fait sourire car l'analyse du comportement analyse les comportements et donc cherche à en expliquer la fonction.

Mais en attaquant les pratiques recommandées, nous nous attendons presque à un éloge de la psychanalyse. Mais l'article ne va pas en ce sens. Cette mère nous raconte l'évolution de son fils et qu'elle a observé le comportement de son fils pour le comprendre. Aujourd'hui, son fils est toujours autiste car il le restera, mais "il le vit bien". Donc pourquoi défendre la psychanalyse si elle n'a rien apporté à son fils?

"J’ai pris le parti de m’intéresser à son être, à calquer ma relation à lui au fil de ses inventions et de ses intérêts, aussi restreints fussent-ils. J’ai fait absolument tout ce que combattent les comportementalistes et que prônent et conseillent ces psys dont vous voulez la peau.". Nous ne pouvons nous empêcher de voir une antiphrase dans ces propos. En effet, s'intéresser à l'enfant et à ses intérêts pour rentrer en contact avec lui, fait parti du pairing qui est décrit sur ce site, dont le lien est ici, comme ceci: "il faut continuer a chercher ce que l'enfant aime, finalement, vous trouverez toujours quelque chose. Et il ne faut jamais les donner des consignes ou des instructions ou les guider physiquement. Il faut que l'enfant, vienne vers vous car il veut venir vers vous !". Donc NON ceci n'est pas une approche que les comportementalistes combattent, mais prônent. Et cette phrase est d'autant plus ironique, quand on connaît le reportage "Le mur" dans lequel les psychanalystes font une sieste durant leur séance, sans chercher à rentrer en relation avec l'enfant.

Croisons les doigts!

C'est là tout ce qu'il nous reste à faire demain, car il est PRIMORDIAL que cette proposition passe, afin de faire évoluer la prise en charge de l'autisme dans notre pays, et de répondre aux demandes des familles et des associations et collectifs les représentant, comme le collectif Egalited qui a publié une lettre de soutien, que vous retrouverez ici.

Pour terminer, nous reprendrons la phrase d'Olivia CATTAN, dans son article qui demande aux psychanalystes de "déposer les armes une bonne fois pour toutes et d' arrêter cette guerre inutile pour le bien être de nous tous", car le vrai professionnel connaît ses limites dans une prise en charge.


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